La production de biogaz au cœur de la souveraineté énergétique française et européenne

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L’accélération de la production française de gaz d’origine renouvelable – dont les biogaz liquides – est une nécessité. Dans un contexte géopolitique, énergétique et économique plus que tendu, elle fait partie des pistes fondamentales énoncées par la Commission des affaires économiques du Sénat comme par le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance françaises Bruno Lemaire pour sortir de la dépendance au gaz russe. Plus que jamais, les gaz liquides renouvelables ont leur part à écrire dans ce scénario de résilience.

 

 

Substituer la production nationale de biogaz aux importations de gaz fossiles russes

 

« L’Europe a des solutions pour devenir indépendante du gaz russe », a affirmé le ministre Bruno Le Maire, alors que le gaz russe représente pour l’heure 20 % de la consommation de gaz française et en moyenne 40 % de la consommation européenne. Face à une flambée toujours plus vive des prix du gaz, Le Sénat, qui appelle à une réponse « ferme, globale et coordonnée », a présenté ce 28 février 5 mesures d’urgence en faveur d’une souveraineté énergétique française et européenne, parmi lesquelles la poursuite de la décarbonation du gaz « en substituant une production nationale de biogaz aux importations de gaz fossile russes ».

Pour le Sénat, « la France peut et doit agir en ce sens, car le biogaz ne représente que 0,44 % de sa consommation de gaz ». Soulignant que « la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), publiée par le Gouvernement en 2020, ne respecte pas la loi « Énergie-Climat », adoptée par le Parlement en 2019 » car « la première vise un objectif entre 7 et 10 % de biogaz d’ici 2030, contre au moins 10 % pour la seconde », les sénateurs appellent à une révision de la PPE en ce sens.

 

 

Mobiliser le paquet « gazier » et favoriser le biogaz pour réguler un marché européen toujours plus décarboné

 

Les sénateurs réclament également l’ajustement des textes européens en conditionnant l’intégration du gaz bas-carbone à la « taxonomie verte » à un seuil d’émission – déjà prévu – comme à un critère de provenance. « De plus, le paquet « Ajustement à l’objectif 55 » doit pleinement favoriser le biogaz – dans la directive relative aux énergies renouvelables – et le GNL – dans le règlement afférent aux infrastructures de recharge –, comme l’ont récemment proposé les rapporteurs du volet « Énergie » de ce paquet pour la commission […]. Enfin, le paquet « Gazier » doit être mobilisé à plein, pour mieux réguler le marché européen du gaz, en veillant à promouvoir sa décarbonation (par le biogaz et l’hydrogène), consolider son stockage et garantir sa provenance. »

 

Le ministre de l’Économie Bruno Lemaire a également mis le recours aux énergies renouvelables, dont le biogaz, au cœur des solutions à mettre en œuvre au service d’une souveraineté énergétique qu’il souhaite accélérer pour faire face au « choc gazier ». La biomasse et le biogaz sont « des solutions alternatives produites en France qui permettront de devenir indépendants du gaz russe », a-t-il affirmé ce 8 mars.

 

À ces mesures soumises par le Sénat s’ajoutent, enfin, la révision nécessaire du principe du « coût marginal » régissant le marché européen de l’électricité, qui lie dans les faits le prix de l’électricité à celui du gaz, afin d’éviter que la flambée du gaz fossile russe se répercute inévitablement sur celle de notre électricité nucléaire décarbonée, la diversification de l’approvisionnement européen en gaz afin de pallier la suspension du gazoduc Nord Stream 2, l’accélération de la mise en service de terminaux méthaniers pour permettre des importations de gaz naturel liquéfié et reconstituer des stocks stratégiques pour les prochains hivers et la consolidation du « bouclier tarifaire ».

 

 

La nécessaire contribution des gaz et biogaz liquides dans la sortie de la crise énergétique

 

Dans le contexte géopolitique actuel, la filière des gaz liquides a interpelé les pouvoirs publics français et l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) pour démontrer la contribution possible des gaz et biogaz liquides dans la sortie de la crise énergétique. Dans un communiqué de presse diffusé le 14 mars 2022, France Gaz Liquides rappelle que les gaz butane, propane et GPL – dont les atouts économiques, environnementaux et de disponibilité en tout point du territoire en font un acteur-clé au service d’un mix énergétique français toujours plus décarboné – sont produits pour 30% sur le territoire national, le reste étant importé principalement d’Algérie et de Norvège par voie maritime.

 

Alimentant au quotidien 27 000 communes non raccordées au réseau de gaz naturel, ils « permettent à 11 millions de consommateurs de cuisiner, se chauffer ou produire sans aucune dépendance aux importations de gaz russe », avec un approvisionnement sûr et sécurisé et « d’ores et déjà en France la capacité de multiplier par deux leur contribution à la fourniture d’énergie aux Français, tout en permettant immédiatement un gain effectif d’émissions de GES de près de 20%* dans le cadre d’une substitution au fioul ».

 

L’Association rappelle enfin que « le secteur des gaz liquides investit également à l’échelle européenne dans la capacité de production locale de bioGPL, ce qui renforcera aussi la sécurité énergétique de l’UE », et que « la transition vers (l)es gaz liquides renouvelables permettra de réduire la dépendance aux importations grâce à une production de biopropane française démarrée en 2018. La réduction des émissions atteindra alors 80% et ce sans changement d’infrastructure, ni pour les distributeurs, ni pour les consommateurs. »

 

→  Pour aller + loin, consultez le communiqué de presse